Dans leur article fondateur De Gustibus non est Disputandum , Stigler et Becker (1977) ont examiné quatre classes de phénomènes largement considérés comme incompatibles avec la stabilité des goûts: la toxicomanie, le comportement habituel, la publicité et la mode, et dans chaque cas ont proposé une explication alternative .
Toutes ces explications sont basées sur l'hypothèse que les goûts individuels sont stables dans le temps . Ils comparent les goûts aux montagnes Rocheuses: "les deux sont là, seront là aussi l'année prochaine, et sont les mêmes pour tous les hommes."
Question : Je me demande si l'hypothèse selon laquelle les goûts des individus ne changent pas avec le temps a été rigoureusement contestée. Et comment?
Remarque : j'ai ajouté rigoureusement car leur argument est subtil et très convaincant. Par exemple, le rôle de l'expérience et de la dépendance peut s'expliquer par des préférences stables. À mesure qu'un consommateur acquiert de l'expérience avec un bien, il devient plus facile à utiliser. Ainsi, le coût de son utilisation diminue à mesure que son utilisation augmente, ce qui se traduit par un profit marginal plus élevé. Comme l'utilité marginale diminue avec l'utilisation, l'équilibre est atteint lorsque les gains d'utilité marginale décroissants correspondent à la réduction de coût obtenue par une augmentation de l'utilisation.
Mise à jour : J'ai trouvé une belle enquête connexe sur les préférences endogènes par Samuel Bowles.
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Réponses:
L'argument de Stigler et Becker est méthodologique et non philosophique. Ils n'essaient pas de nous convaincre que les préférences sont en effet identiques d'un individu à l'autre et invariantes dans le temps en réalité (la métaphore des "Rocheuses" est une approche " comme si ").
Leur point de vue est que tout résultat peut être rationalisé en supposant que "ce sont les préférences qui l'ont rendu", puisque "De Gustibus Non Est Disputandum", et elles sont également inobservables. Mais alors, on pourrait «tout expliquer» de cette façon, et donc ne rien expliquer.
Leur objectif est de défendre en termes de modélisation utile l'autre extrême: assumer des préférences immuables et essayer de trouver des explications aux résultats observés à partir de concepts observables et quantifiables, comme les prix. Je crois que le passage suivant de la première page du document résume l'approche
Gras mon accent.
La question du PO semble donc être mal ciblée: les goûts des gens peuvent très bien changer avec le temps, et je ne pense pas que Stigler et Becker le nieraient. La question est, peut-on arriver à des modèles économiques plus utiles en supposant des goûts changeants, par rapport aux modèles où les goûts sont fixes (tout en évitant le piège "tout expliquer et donc ne rien expliquer")? Mais ce serait tout un programme de recherche, pas un argument rigoureux dans un article.
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